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Profils: membres du mois de juin: Eva Sapp

Quelles fonctions occupez-vous à l’AFPC?

Je suis une des VP de ma section locale (70705) et, à titre bénévole, je prépare chaque semaine le bulletin d’information à l’intention des membres.

Où travaillez-vous?

À IRCC.

Parlez-nous de votre plus récente activité en tant que militante.

En mars dernier, je suis allée au Guatemala. Je faisais partie de la délégation de l’AFPC dans le cadre du projet L’éducation à l’œuvre mis sur pied par le Fonds de justice sociale (FJS). Depuis 2017, une coopérative de caféiculture accueille les délégations de l’AFPC, leur donnant ainsi un contact direct avec les travailleuses et travailleurs guatémaltèques. Nous avons travaillé avec eux et vécu chez eux, visité différentes plantations et rencontré des membres de la coopérative et des leaders communautaires qui œuvrent pour la justice au Guatemala.

Nous nous sommes rendus en territoire xinka, là où sévit une minière canadienne contre laquelle se bat farouchement la communauté. On nous a parlé des effets négatifs de la mine d’argent sur la communauté et du mouvement de résistance. Antonio Camey, un leader communautaire qui habite près de Santa Rosa et qui fait partie de ce mouvement, nous a révélé que sa famille avait reçu des menaces de mort et avait été intimidée par les propriétaires de la mine. Étant lui aussi l’objet de tactiques d’intimidation, il ne peut plus travailler dans la communauté. Et comme l’eau dans la région est contaminée par la mine, plus personne n’achète ses récoltes. Il n’a donc pas d’argent pour faire soigner sa femme, qui est maintenant l’unique gagne-pain de la famille. En effet, puisque Antonio ne peut plus vendre ses produits ni travailler dans ses champs, parce qu’il craint pour sa vie, sa femme doit vendre la crème glacée qu’elle fabrique avec une machine à glaçons bleue.

Nous avons aussi visité le Parlement Xinka, à Cuilapa. Nous y avons rencontré Emy Gomez et Luis Fernando Garcia qui se battent pour protéger les communautés xinka des ravages causés par les minières canadiennes. La famille de Luis a été durement touchée : en 2013, pendant une manif pacifique à l’entrée de la mine, Luis a reçu une balle dans la figure. C’est le chef de la sécurité de Pan American Silver, Alberto Rotondo, qui a ordonné la fusillade.

Dans un campement de fortune, les membres de la communauté locale surveillent 24 heures sur 24 tous les camions qui entrent dans la mine et en ressortent. Leur but : mettre fin aux activités des mines qui ont dévasté leurs communautés en contaminant les sources d’eau potable, en épuisant les réserves d’eau de 26 puits, en perdant des récoltes et en causant moult problèmes sociaux (maladies, division au sein des communautés, pertes de revenus, augmentation de la criminalité, de la violence, de la prostitution et d’autres problèmes permanents).

L’objectif premier du projet L’éducation à l’œuvre est d’appuyer les organismes populaires qui cherchent à améliorer le niveau de vie des campesinos mayas au Guatemala par l’entremise d’initiatives favorisant la justice sociale et le commerce équitable.

Par l’éducation, ce projet du FJS vise à apporter des changements sociaux. Sa vision est de travailler en solidarité avec les producteurs de café sur le terrain et de promouvoir la vente de café bio au Canada. L’apprentissage se fait par immersion culturelle et sensibilisation communautaire dans un esprit de respect pour les peuples autochtones et de partenariat avec ces derniers.

Qu’avez-vous fait durant votre séjour au Guatemala?

Nous avons construit une école.

Que diriez-vous à des gens qui songent à s’impliquer?

C’était une expérience extraordinaire! J’ai beaucoup appris des membres de la coopérative que nous avons rencontrés. En dépit de tous les obstacles, ils bâtissent une communauté durable, ils protègent l’environnement et se battent pour la justice. J’encourage les membres à vivre cette expérience.

Ils peuvent aussi appuyer la coopérative en achetant du café équitable (vendu au 233 Gilmour).