Kevin Hanson, coprésident du Comité des jeunes travailleuses et travailleurs
Je m’appelle Kevin Hanson et je travaille pour SPAC. Je suis président de la section locale 70055 du SSG, un Élément de l’AFPC, et coprésident nouvellement élu du Comité des jeunes travailleuses et travailleurs de l’AFPC-RCN. J’ai décidé de m’impliquer dans le syndicat et plus particulièrement dans les dossiers qui touchent les jeunes parce que j’ai constamment l’impression d’être la cible de discrimination au travail en raison de mon âge. J’ai également constaté que les jeunes sont statistiquement sous-représentés au sein du syndicat et j’ai donc décidé d’être leur porte-voix dans les nombreuses plateformes où je suis présent. La crise de Phénix m’a aussi tristement fait comprendre que rien n’est acquis et que les jeunes doivent être curieux et s’impliquer pour défendre leurs droits au travail. J’ai donc décidé qu’il était temps que je défende mes droits et ceux des jeunes travailleuses et travailleurs.
Voici les principaux problèmes auxquels font face les jeunes fonctionnaires d’aujourd’hui :
1) Le régime de retraite à deux vitesses, qui rend la cotisation aux régimes de retraite inéquitable pour les jeunes. Ceux-ci doivent dorénavant envisager de prendre leur retraite plus tard tout en cotisant le même montant que celui des fonctionnaires moyens qui, eux, peuvent prendre une retraite anticipée.
2) Les salaires inéquitables et le manque de services de garde abordables pour les jeunes. Pourtant, le groupe démographique le plus endetté (prêts étudiants, hypothèques, nouvelle famille, etc.), ce sont les jeunes travailleurs. Et les frais de garderie sont exorbitants.
3) Le manque de perspectives de carrière et de sécurité d’emploi. Beaucoup de jeunes pensent à tort qu’ils jouissent de certains droits immuables tels que la permanence, le régime de retraite, les assurances, les avantages sociaux, etc. Or, ce sont des droits optionnels acquis avec le concours de syndicats qui peuvent être révoqués sans le soutien et la solidarité des membres. Ce désengagement des jeunes et leur illusion d’avoir des droits intouchables sont deux obstacles que nous devons surmonter.
4) L’automatisation et l’intelligence artificielle entraînent des suppressions d’emplois et la sous-traitance, ce qui se répercute sur les cotisations et nuit à la viabilité des régimes de retraite. Ces changements touchent les jeunes travailleurs qui essaient de réaliser leurs projets de vies familiale et personnelle, tout en soutenant notre économie. Nous devons continuer à lutter contre l’âgisme et à protéger nos droits de travailleurs afin d’assurer la pérennité des services nationaux.
Voici les objectifs du Comité des jeunes travailleuses et travailleurs pour 2019 :
1) Recruter des jeunes et accroître leur participation au Comité;
2) Aider à lever les obstacles de l’âgisme grâce à notre campagne de sensibilisation;
3) Renforcer la lutte pour l’égalité des régimes de retraite et l’accessibilité des services de garde d’enfants.
Jeunes de corps et d’esprit, je vous exhorte à faire preuve de curiosité et à vous renseigner sur les réussites et les échecs du mouvement syndical. Ne négligez pas les acquis des syndicats. Il ne faut pas être complaisants ni se reposer sur ses lauriers, car ce sont les droits du travail et notre avenir qui sont en jeu. L’avenir du syndicat repose sur nous et sur les jeunes de demain.
Ayrin Proulx, coprésidente du Comité des jeunes travailleuses et travailleurs
Je m’appelle Ayrin Proulx et j’ai 28 ans. Je détiens un baccalauréat en commerce avec concentration en gestion internationale des affaires de l’Université Carleton et une certification professionnelle en gestion des ressources humaines et en gestion du risque. J’ai joint la fonction publique en mars 2018 à la Direction générale de l’administration de la paye, à Ottawa, à titre d’agente principale de la rémunération et de l’intégrité. Je suis coprésidente du CJT, déléguée syndicale et trésorière intérimaire de la section locale 70013. Je me présente comme déléguée syndicale en chef à la prochaine AGA de ma section locale.
Je ne m’étais jamais impliquée dans un syndicat avant de devenir fonctionnaire, car je n’avais jamais travaillé dans un milieu syndiqué. C’est pendant mes études en gestion des ressources humaines, où j’ai suivi un cours sur les relations de travail, que j’ai saisi l’importance d’être syndiqué. J’ai reçu une offre d’emploi du gouvernement du Canada quelques mois plus tard et, depuis lors, je travaille en étroite collaboration avec mon syndicat.
Je crois que nous pouvons faire de ce monde un meilleur endroit où vivre si nous travaillons tous ensemble à la réalisation d’un objectif commun. Le syndicat peut nous donner un bon coup de pouce à cet égard, grâce à l’union des forces de tous les confrères et consœurs. Je suis d’avis que nos exigences peuvent différer de celles des travailleurs plus âgés en raison de nos différences d’âge et de croyances. J’ai découvert que le CJT me permet d’échanger avec d’autres membres au sujet des sentiments, exigences, problèmes et luttes que nous partageons.
Les jeunes travailleuses et travailleurs sont confrontés à plusieurs problèmes, dont les suivants :
Questions pécuniaires
– coût élevé de la vie;
– difficultés d’accès au marché du logement;
– faible revenu pour les nouveaux arrivants au marché du travail;
– dettes estudiantines élevées; nous sommes la génération la plus instruite, mais la plus endettée;
– aggravation de l’écart de richesse (qui a plus que doublé depuis 1984) entre les aînés et la génération millénaire;
– régime de retraite à deux vitesses pénalisant les jeunes qui intègrent un milieu de travail syndiqué plus tard que leurs collègues plus âgés et dont les prestations de retraite ne sont pas garanties;
– emplois contractuels rendant plus difficile la garantie d’une stabilité.
Questions familiales
– Frais de garderie élevés, ne pouvant être assumés que si les deux parents travaillent.
– Difficulté de concilier travail-vie personnelle dans notre milieu de travail syndiqué, empêchant de passer du temps indispensable en famille ou d’atteindre des objectifs personnels.
– Les femmes ont maintenant leur premier enfant à 30 ans, comparativement à 26 ans au début des années 1990.
Questions de harcèlement
– Discrimination, sexisme et harcèlement des jeunes au travail, du simple fait qu’ils sont nouveaux sur le marché du travail et qu’ils ignorent peut-être leurs droits.
Objectifs du Comité pour 2019
Le premier objectif du CJT est d’inciter les membres à s’impliquer davantage au sein de leur section locale afin d’élargir notre bassin de membres actifs et de les sensibiliser aux avantages d’être syndiqué. Nous voulons montrer le pouvoir du syndicat et ses victoires, que nous tenons souvent pour acquises.
Nous voulons que les jeunes se sentent à la hauteur et se sachent capables de faire une différence au sein de leur syndicat. Ils doivent comprendre que les changements qui se produisent aujourd’hui les toucheront dans les années à venir.
On demande aux jeunes de baisser leurs attentes par rapport à leur milieu de travail, comme si c’était normal. Nous voulons qu’ils prennent en charge (ou défendent) leurs salaires, avantages sociaux et conditions de travail, et qu’ils contribuent à créer un milieu de travail plus sûr et meilleur pour tout un chacun.
Joignez-vous à nous et impliquez-vous pour prendre votre avenir en main. Mettez en avant un environnement de travail meilleur et plus sain pour tous.