Les personnes autochtones et la crise d'eau

À l’heure actuelle, 108 collectivités autochtones doivent faire bouillir leur eau avant de la boire. Dans certains cas, cette situation dure depuis plus de 10 ans. Il serait inconcevable de laisser une telle situation perdurer dans un grand centre, mais c’est pourtant la réalité quotidienne de milliers d’Autochtones.

En 2005, un rapport de la commissaire à l’environnement et au développement durable soulignait que les réserves n’ont pas de loi ou de règlement qui régit l’approvisionnement en eau potable, comme la plupart des provinces. Pourtant, 10 ans plus tôt, Affaires indiennes et du Nord Canada et Santé Canada avaient déjà fait savoir que le quart des systèmes de distribution d’eau des réserves posaient de graves risques pour la santé et la sécurité.

Selon le Polaris Institute et l’Assemblée des Premières Nations, le gouvernement fédéral serait en grande partie responsable de la situation, car il aurait mal aménagé les puits et les systèmes de filtration et se serait par la suite soustrait à sa responsabilité de les entretenir et de les réparer.

Mais ce n’est là qu’une partie du problème. Bien que 330 millions de dollars aient été alloués sur deux ans dans le budget 2008 pour alimenter en eau potable salubre les collectivités des Premières nations, l’actuel gouvernement a rejeté l’Accord de Kelowna, qui prévoyait 5,1 milliards de dollars pour l’amélioration des conditions socioéconomiques des peuples autochtones et leur accès à l’eau. Même si une telle somme aurait été nettement insuffisante pour régler la crise de l’eau des Premières nations, elle aurait été un pas dans la bonne direction.

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