L’AFPC-RCN profondément troublée par la mort d’Abdirahman Abdi après une intervention des policiers d’Ottawa

Ottawa, le 27 juillet 2016 — L’Alliance de la Fonction publique du Canada, région de la capitale nationale (AFPC-RCN), tient à offrir ses condoléances aux proches d’Abdirahman Abdi, qui est mort le 24 juillet à la suite d’un démêlé avec des agents du Service de police d’Ottawa.

Un voisin de M. Abdi, qui a filmé une partie de l’intervention policière, l’a décrit comme « un homme très tranquille ». Il a ajouté : « Ma famille vit ici. Abdirahman est toujours gentil avec les enfants, s’entend bien avec les voisins, ne cause jamais de problèmes ». Le conseiller Jeff Leiper, pour sa part, a mentionné les troubles de santé mentale dont semblait souffrir M. Abdi, en indiquant qu’ils avaient probablement joué un rôle dans le déroulement de l’intervention.

On ne sait pas encore grand-chose sur l’incident déclencheur, mais les témoignages sur le traitement de M. Abdi, qui est Noir et n’était pas armé, sont préoccupants. Selon un des témoins, M. Ross McGhie, les agents ont agi d’une façon qui « semblait violente et excessive » et la situation « a dégénéré beaucoup trop vite, vu le degré de résistance de M. Abdi. C’est passé de 0 à 100 en un clin d’œil et nous n’avons pas vraiment compris pourquoi ça s’était produit. » D’autres témoins rapportent que M. Abdi, qui saignait et ne semblait pas respirer, est resté couché sur le sol, les menottes aux mains, pendant 15 minutes avant que les ambulanciers arrivent et tentent de le réanimer.

Ces premiers sons de cloche sont très préoccupants, surtout depuis que le mouvement international Black Lives Matter, en pleine évolution, attire une attention sans précédent sur la tension entre les services policiers et les communautés racialisées.

L’AFPC-RCN, au nom des comités d’action de ses membres raciaux visibles et de ceux ayant un handicap, exhorte les autorités à charger l’Unité des enquêtes spéciales de l’Ontario de tirer les choses au clair dans les plus brefs délais. Elle demande aussi au procureur général de l’Ontario, le conseiller d’Ottawa-Centre Yasir Naqvi, et à la première ministre Kathleen Wynne de modifier sans plus tarder la Loi sur les services policiers de sorte que les policiers sachent mieux comment intervenir auprès des personnes souffrant de troubles de santé mentale et que les mécanismes redditionnels des services policiers soient renforcés.