Le 3 mars 2016
Entre octobre et décembre 2015, les revenus du casino de l’hippodrome Rideau Carleton ont chuté de 1 million de $, selon les chiffres publiés par la Société des loteries et des jeux de l’Ontario à la fin février. Pour la même période l’an passé, le casino avait engrangé 30,2 millions, contre 29,2 millions au dernier trimestre 2015. Or, du 15 au 31 décembre, les travailleurs étaient en lock-out, ne laissant le casino ouvert que de midi à minuit, alors qu’il tournait 24 heures sur 24 avant le conflit de travail.
Les 124 employés syndiqués du casino ont été mis en lock-out après avoir refusé à une écrasante majorité l’offre finale de la Société, qui limitait les augmentations salariales à 1,75 % pour une des trois années que durera la nouvelle convention collective. L’employeur veut aussi éliminer le libellé actuel sur le régime de retraite. Au même moment, il accorde une augmentation salariale de 2 % aux gestionnaires.
Outre leur refus de laisser tomber les clauses sur les retraites, les employés du casino demandaient aussi une augmentation de 3 % par an, vu que leur salaire est gelé depuis 2009 et qu’ils doivent se rattraper par rapport au coût de la vie. L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), qui les représente, calcule qu’une telle augmentation de 3 % pour la première année coûterait moins de 200 000 $ à la Société.
« En refusant la demande tout à fait raisonnable de ses employés et en les mettant en lock-out, la Société a perdu cinq fois plus de revenus que la normale pendant l’achalandage des Fêtes, affirme Larry Rousseau, vice-président exécutif régional de l’AFPC dans la région de la capitale nationale. La Société doit se mordre les doigts d’avoir pris cette décision, car les heures d’ouverture ont alors été réduites de moitié. L’impact du lock-out se verra clairement quand les chiffres du trimestre actuel (janvier à mars) seront connus. »
La baisse des revenus de la Société affectera aussi les revenus de la Ville d’Ottawa en 2016, à laquelle le casino a versé près de 5,2 millions de $ l’an passé.
Et pourtant, le casino a affiché onze postes contractuels de quatre mois sur son site à la fin février, afin d’embaucher des briseurs de grève.
« L’employeur semble plus pressé de recruter des remplaçants que de résoudre le conflit de travail, ajoute Doug Marshall, président du Syndicat des employées et employés nationaux, un Élément de l’AFPC. Embaucher des briseurs de grève pour quatre mois lance aussi un drôle de message aux employés de la Société : on va faire durer le lock-out au moins jusqu’en juillet. »
Toujours prête à reprendre les pourparlers, notre équipe de négociation espère que la Société cessera d’insister pour geler les salaires deux ans sur les trois que durera la nouvelle convention collective, et qu’elle acceptera de garder les clauses relatives au régime de retraite.