Fête du Travail 2020 : édition « pandémie »

Un nouveau pacte pour les travailleuses et les travailleurs

En temps normal, la fête du Travail est une occasion de se rassembler pour célébrer les travailleurs et leur contribution à la santé et à la sécurité de l’ensemble de la population.

Cette année, par contre, c’est justement pour assurer la santé et la sécurité des gens qu’il n’y aura pas de célébrations ni de rassemblements publics. Profitons-en plutôt pour reconnaître que ce sont les travailleurs qui nous tirent d’affaire depuis le début de la pandémie.  

Pas les politiciens. Pas les milliardaires. Pas les corporations.

C'est les travailleuses et les travailleurs.

Et que dire des travailleurs migrants qui sont le moteur de notre système alimentaire? On les trouve en grands nombres dans les champs et les serres et dans les usines de transformation des aliments. Ils travaillent dans nos épiceries, les désinfectent, livrent notre nourriture. Ils n’osent pas dénoncer leurs conditions de travail, par crainte de représailles. Les travailleuses et travailleurs migrants méritent un bien meilleur sort.

Les personnes qui travaillent à l’Agence canadienne d’inspection des aliments assurent notre sécurité alimentaire, malgré les coupes budgétaires et les conditions de travail rendues plus difficiles par la pandémie. Ces membres de l’AFPC méritent mieux que ça.

Les personnes qui travaillent pour Loblaws et Sobeys nous permettent de nous approvisionner et de nous nourrir convenablement durant la pandémie, même si on leur a retiré leur « prime COVID ». Ces travailleuses et travailleurs méritent mieux que ça.

Les travailleuses et travailleurs de la santé sont aux premières lignes de la pandémie tous les jours, malgré la pénurie d’équipement de protection et le plus récent coup de force du gouvernement Ford visant à miner leur droit à la négociation collective. Ils méritent mieux que ça.

Qui peut oublier la mise en œuvre en temps record de la PCU, cet incroyable tour de force des membres de l’AFPC. Nos membres qui travaillent à l’Agence du revenu du Canada et à Service Canada, loin de s’asseoir sur leurs lauriers, continuent de traiter les demandes de PCU et d’AE pour appuyer la population, car ils savent à quel point il est difficile de ne pas être payé en temps.

La pandémie a révélé à quel point les décennies de coupes dans les services publics nous ont rendus plus vulnérables en temps de crise. Les compressions dans les budgets des hôpitaux et des écoles, la privatisation des services publics et l’érosion progressive du programme d’assurance emploi nous ont rattrapés. Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur ces échecs.

À l’occasion de la fête du Travail, servons-nous des leçons apprises durant la pandémie pour préparer l’avenir. Renforçons notre filet social pour qu’il résiste aux catastrophes.

L’heure est venue d’instaurer un régime d’assurance médicaments et un réseau de services de garde. De réhabiliter les soins de longue durée. De donner accès aux congés de maladie payés à l’ensemble des travailleuses et travailleurs. De remplacer le salaire minimum par un salaire décent. C’est maintenant qu’il faut renforcer nos services publics et assurer l’avenir des générations qui suivront.

En s’unissant, les travailleuses et travailleurs peuvent changer les choses.

Qui va payer la note?

Les ultra-riches qui profitent de la pandémie pour s’en mettre plein les poches. Augmentons leurs impôts. Faisons-les payer leur juste part et servons-nous de cet argent pour aider les collectivités à se remettre et pour bâtir un pays plus juste et plus prospère.

Nous avons l’occasion de remettre sur pied les services publics que nous avons négligés et, enfin, de mettre sur pied un réseau de services de garde et un programme d’assurance médicaments nationaux, et de resserrer les mailles de notre filet social. Nous sortirons ainsi de la pandémie encore plus forts. Ensemble.

En cette fête du Travail, empruntons ensemble le chemin de l’avenir. Célébrons les travailleurs et les travailleuses. Défendons leurs intérêts. Exigeons pour eux un nouveau pacte.

Le pouvoir est à nous.

Alex Silas est le vice-président exécutif régional de l’AFPC-RCN.