16 mai 2016
Le 7 mai dernier, durant son assemblée générale annuelle, le Conseil de la région de la capitale nationale de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC-RCN) a voté contre le projet Zibi du promoteur immobilier Windmill. Cette entreprise souhaite construire des copropriétés et des immeubles de bureaux sur les îles de la Chaudière, situées à proximité d’Ottawa et de Gatineau.
« Asinabka, notre terre sacrée qui comprend les chutes et les îles, est un lieu où les gens vont pour mieux saisir leurs responsabilités envers l’ensemble des êtres vivants », affirme l’aîné autochtone de l’AFPC-RCN, Albert Dumont. « En ce lieu, la vie coule de source! La faune et la flore sont en harmonie avec la volonté divine. Les êtres humains sont les seuls à avoir perdu leurs repères. Nous devons défendre Asinabka, le joyau de notre héritage. »
Le Conseil a adopté à une imposante majorité la résolution du Cercle national des peuples autochtones de l’AFPC. Celle-ci est en phase avec la résolution no 27-2015 de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, et avec la résolution no 49-2015 de l’Assemblée des Premières Nations (APN). Neuf des dix Premières Nations algonquines ont voté pour la résolution de l’APN et s’opposent fermement au projet Zibi.
En adoptant cette résolution, l’AFPC-RCN s’engage à lutter contre ce projet.
« Ce serait encourageant que le gouvernement du Canada reconnaisse à sa juste valeur l’importance culturelle de notre histoire », ajoute Les Maiczan, coprésident du Cercle national des peuples autochtones de l’AFPC. « Et cet enjeu ne concerne pas seulement les Premières Nations, mais bien l’ensemble de la population du pays. Les chutes et les îles devraient servir à mettre en valeur le lien historique qui nous unit, au lieu de périr aux mains d’entrepreneurs qui cherchent à faire un profit. »
Le Conseil est l’organisme décisionnel du syndicat dans la région. Il fait également office de forum politique pour les représentants des 118 sections locales de l’AFPC rattachées à la RCN.
« En tant que fonctionnaire et citoyen de la capitale nationale, je trouve aberrant que notre ville n’ait toujours pas désigné de lieu d’envergure pour honorer les peuples autochtones », se désole Larry Rousseau, vice-président exécutif régional de l’AFPC-RCN. « C’est l’endroit idéal pour remédier à cette lacune. Le gouvernement fédéral doit participer à la protection du site des Chaudières, en collaboration avec les Premières Nations du Canada. »