L’Alliance de la Fonction publique du Canada, région du Québec (AFPC-Québec) a appris lundi que sa vidéo « Harper vous souhaite bon appétit » ne pourra être diffusée dans quelque émission que ce soit des sites Web radio-canada.ca et TOU.TV.
En ligne sur la chaîne YouTube de l’AFPC-Québec (www.youtube.com/afpcqc) depuis le 14 mars, la vidéo dénonce les compressions de 56 millions de dollars imposées par le gouvernement Harper à l’Agence canadienne d’inspection des aliments. Il s’agit de la première de quatre vidéos d’une campagne Web portant sur les compressions budgétaires dans les services publics fédéraux.
Le bureau chef du code publicitaire de Radio-Canada explique ainsi sa décision : « Nous estimons que la diffusion de la publicité sur nos plateformes risquerait de donner l'impression que la Société Radio-Canada est une partie ou est associée directement ou indirectement aux enjeux dans ce débat public sur le budget fédéral. »
« Radio-Canada est elle-même touchée par les coupes du gouvernement Harper. C’est possiblement pour cette raison qu’elle a peur qu’on l’associe à notre campagne si elle la diffuse sur ses plateformes. Nous comprenons sa situation, mais nous comprenons aussi que son indépendance est remise en question si elle n’a d’autre choix que de tenir compte de la politique dans ses décisions. On peut même parler, je crois, de pression politique, ne serait-ce qu’indirecte », déclare Magali Picard, Vice-présidente exécutive de l’AFPC-Québec.
« Notre campagne en est une d’opposition, c’est vrai, mais aussi d’information. Nous estimons qu’il faut nous opposer vigoureusement aux compressions dans l’inspection des aliments et dans d’autres services publics et qu’il faut informer les citoyens des conséquences de ces compressions. Nous ne le faisons pas seulement pour protéger nos membres, mais aussi pour protéger la population. Par exemple, les citoyens ont le droit de savoir qu’en raison des coupes, nous sommes revenus au même nombre d'inspecteurs en salubrité alimentaire qu'avant la crise de la listériose en 2008 et que c’est dangereux pour leur santé », explique Mme Picard.
L’AFPC-Québec tient à souligner que le gouvernement Harper dépense des millions de dollars chaque année pour surveiller et propager sa vision dans les grands médias, notamment sur les ondes de la télévision d’État. Il n’hésite pas à utiliser l’argent public pour faire croire qu’il est possible d’abolir 20 000 emplois dans la fonction publique sans que les citoyens en ressentent les conséquences.
L’AFPC-Québec estime qu’elle a le droit et le devoir de communiquer aux citoyens ce que le discours gouvernemental officiel passe sous silence. N’ayant pas les moyens financiers du gouvernement Harper, elle espérait pouvoir atteindre un plus large public en diffusant sa vidéo sur radio-canada.ca et TOU.TV.